Le gouvernement algérien a décidé, samedi 8 janvier, de supprimer temporairement certaines taxes sur le sucre et l’huile alimentaire, dans l’espoir d’enrayer la hausse des prix et les manifestations dans plusieurs villes d’Algérie. Depuis mercredi, le pays est en proie à de violentes émeutes déclenchées par un taux de chômage élevé et une hausse récente des prix des produits alimentaires de base. Au moins trois personnes ont été tuées et 800 autres blessées dans les manifestations, selon un bilan gouvernemental. Le ministère de l’intérieur fait état de plus d’un millier d’arrestations.
Cetet première réponse de l’exécutif algérien prend la forme d’une exonération de 41 % des charges imposées aux importateurs, producteurs et distributeurs d’huile et de sucre. Ces mesures, applicables rétroactivement depuis le 1er janvier jusqu’au 31 août 2011, sont destinées à « faire face à la hausse subite des prix de certains produits alimentaires de base », selon le gouvernement. Les prix de la farine, du sucre et de l’huile alimentaire ont doublé ces derniers mois pour atteindre des niveaux record. Le kilo de sucre, qui valait 70 dinars il y a quelques mois, en coûte désormais 150.

Pour que ces mesures soient effectives, il faut désormais que la baisse soit répercutée sur les prix à la consommation. Le gouvernement précise qu’il « attend des producteurs et des distributeurs d’en répercuter en urgence les effets sur les prix ». Concernant la farine, Alger ne modifiera pas le prix du blé qu’il fournit aux minoteries mais augmentera les quotas de blé tendre.

Samedi, la tension était encore palpable à Alger, même si aucun incident n’a été signalé dans la nuit. En revanche, de nouvelles émeutes ont eu lieu en Kabylie, à l’est d’Alger, notamment à Tizi Ouzou et à Béjaïa, ainsi qu’à Annaba, rapportent des témoins interrogés par ReutersPour plus de justice et une meilleure répartition de la richesse