Une légende vivanteLes 25 ans du festival international Nuits d’Afrique.
Du mardi 12 au dimanche 24 juillet 2011.

25e édition du Festival international Nuits d’Afrique
Première partie du 12 au 18 juillet 2011.
Sous le thème « Un quart de siècle de musique du monde», la 25e édition du Festival international Nuits d’Afrique a pris son élan ce mardi, 12 juillet 2011, pour treize jours de célébrations ! Cette 25e édition sera un clin d’œil aux grands moments de ces 25 dernières années, mais aussi une mise en vie de cette coutume d’innovation qui fait la force de l’événement. Tradition, audace, renouveau et affirmation culturelle sont les mots clés de cette édition exceptionnelle, où seront présentés 57 concerts d’artistes issus de 32 pays !

1. Van Merwijks Music Machine & Manou Gallo
Mardi, 12 Juillet, 2011 – 20:00, Cabaret du Mile End.

Si Lucas Van Merwijks n’avait pas été l’un des meilleurs batteurs de sa génération, gageons qu’il aurait été chercheur, tant sa prolifique carrière musicale est marquée par l’expérience. Sur scène avec le percussionniste Aly N’Diaye Rose, fils du célèbre Doudou N’Diaye Rose, lui et l’incomparable bassiste, guitariste, percussionniste et auteure ivoirienne Manou Gallo, ex- Zap Mama, explorent leurs racines et partent à la découverte de nouveaux territoires sonores. Une expérience de continuelle invention qui est à l’avant-garde de la musique métissée en son tissu profond, celui de la culture transmise et des références artistiques de ceux et celles qui la crée.

Lucas Van Merwijks
Pays-Bas

Né aux Pays-Bas en 1961, Lucas Van Merwijk est attiré par la batterie dès sa plus tendre enfance. Il commence son apprentissage alors qu’il n’a que 9 ans. Parvenu à l’âge adulte, il étudie durant deux ans au Sweelinck Conservatorium d’Amsterdam et, en parallèle, se lance dans une carrière professionnelle sur les scènes salsa et jazz néerlandaises. De 1984 à 1987, il joue dans l’orchestre de Henri Guedon, à Paris et, à partir de 1985, passe sept ans dans le Future Shock de Maarten van Norden.

Dans les années 1980, il avait perfectionné sa technique des percussions afro-cubaines en suivant un cours donné par Oscarito Valdes, à Cuba. Il renouvellera cette expérience en 1992. Depuis le début de sa carrière, il a joué avec de nombreux groupes et artistes européens, notamment le fameux Nueva Manteca depuis 1987. Trois ans plus tard, il se lance dans l’aventure du trio Sticks & Strings, devenu depuis le Trio Amuedo, van Merwijk, Vierdag, et enregistre en 1992 l’album Uru puis un autre Jamfever en 1997. Avec ces formations, il enchaîne les tournées dans le monde entier. En 1997, il crée, en outre, le label Tam Tam Records.

Il est actuellement à la tête de quatre groupes différents: le Cubop City Big Band (depuis 1995), Drumix! avec Aly N’Diaye Rose (depuis 2000), l’orchestre de percussions du monde Drums United (depuis 2000) et Music Machine. Ce dernier est une formation à géométrie variable qui lui permet de multiplier les collaborations. C’est dans ce cadre qu’il joue aujourd’hui avec Manou Gallo. Avec le Cubop City Big Band, il a sorti les albums Machito Project (1995), Moré and More (1997), Arsenio (2002) et Que sensación (2008), avec Drumix! l’album éponyme en 2000 et, avec Drums United, le DVD World of Rythm (2006).

Par ailleurs, il est professeur de batterie et de percussions au département Musiques du monde du conservatoire CODARTS de Rotterdam et au département de jazz au conservatoire d’Amsterdam depuis 1987. L’ensemble de ces expériences lui permet d’avoir un style bien à lui, mélange d’influences cubaines, brésiliennes, et nord-américaines qui fait sa notoriété dans le monde musical ; tout cela est lié par le génie musical africain, raison de sa présence au vingt-cinquième du Festival international Nuits d’Afrique, à Montréal.

Manou Gallo
Côte d’Ivoire

Née en 1972, Manou Gallo est originaire de Divo, en Côte d’Ivoire, mais de racines sénégalaises, comme son nom le dit si bien. Très tôt, elle s’intéresse au monde du spectacle. À 12 ans, elle monte sur scène pour la première fois pour jouer une pièce de théâtre musicale avec d’autres enfants au sein du groupe Woya. Durant des années, on parlera de ce spectacle dans toute l‘Afrique de l‘Ouest. Jusqu’en 1989, la troupe fait en effet des tournées régulières au Burkina Faso, au Bénin, au Togo et au Mali et enregistre quatre albums.

En 1990, Woya est dissout et Manou part alors à Abidjan où elle apprend à jouer de la basse. Trois ans plus tard, elle parfait ses connaissances dans le village artistique de Ki-Yi-Mbock où elle s‘initie à la danse, au théâtre et où elle participe à l‘enregistrement d‘un disque produit par Ray Lema. En 1997, elle est appelée par Michel De Bock, tour manager du groupe Zap Mama, pour intégrer le groupe en tant que bassiste. Elle débarque en Belgique et intègre l’aventure Zap Mama qu’elle ne quittera plus durant six ans. Elle prend part aussi à l’aventure des Tambours de Brazza. Elle découvre l’Europe, le mélange des cultures, l’ouverture des Bruxellois… Elle se met également plus intensément aux percussions, un instrument traditionnellement réservé aux hommes.

Durant cette période, elle écrit en français, en anglais et en dida, sa langue maternelle, preuve de ce mélange quotidien dans lequel elle vit. Elle les met en musique, sur des rythmes qui viennent de son pays natal, mêlés à ceux qu’elle a connus sur son chemin depuis le début de sa carrière. En 2001, elle crée son propre groupe, avec des amis musiciens, sous le nom du Djiboi. Leur premier disque, Dida, est sorti en 2005, suivi de Manou Gallo en 2007, puis Lowlin en 2010. Elle est nommée Révélation Coup de cœur Francophone en 2009.

La profondeur de la voix de Manou Gallo sur des musiques chaudes se fait entendre ainsi au-delà des frontières, un rêve qu’elle n’aurait sans doute pas osé, une folie devenue réalité.

2. Manu Dibango Mercredi 13 juillet 2011(20h30)
au Métropolis de Montréal, en première, Marianne Aya Omac.

Manu Dibango, l’une des vedettes africaines de la musique, l’un des grands saxophonistes actuels, est un artiste incontournable. C’est une bête de scène à la bonne humeur communicative. Le concept même de musique du monde lui doit beaucoup. A 78 ans, Manu Dibango, le plus grand saxophoniste africain et, surtout, l’un des pères fondateurs d’une musique africaine moderne, ouverte sur le jazz, le rythme & blues, la salsa, le gospel, le funk, et le reggae, conserve de manière exemplaire son dynamisme.

Né en 1933 à Douala, au Cameroun, il chante dans la chorale que dirige sa mère mais cela est, pour lui, du pur amusement. Il débarque en France alors qu’il a 15 ans pour poursuivre ses études. À ce moment-là, il ne connaît encore rien (ou presque) au jazz, rien non plus au saxophone. Le virus ne l’a pas encore atteint. Deux années passent avant qu’il ne découvre ce qui fera sa vie : le saxophone. Rapidement, il se produit dans des clubs… au grand dam de son père.

La suite de ses pérégrinations le mène en Belgique où il se fond dans la communauté congolaise. Au début des années 1960, le chanteur Kabasele, venu tout droit de Kinshasa, l’embauche dans son groupe, l‘African Jazz. Il enregistre de nombreux disques avec eux et entreprend des tournées à répétition. Quelques années plus tard, il fonde son propre orchestre et développe un style bien à lui, des sons uniques.

En 1972, sort un 45-tours dont la face B va devenir l’un des plus grands tube africain de tous les temps : Soul Makossa, vendu à plusieurs millions d’exemplaires dans le monde, véritable hit aux États-Unis et réutilisé depuis par Michael Jackson et Rihanna, entre autres. La « word music » est née.

Dans les années 1970 et 1980, Manu Dibango enregistre de nombreux albums, mélanges de jazz et de musiques africaines, parmi lesquels ‘Super Kumba’ (1974), ‘Africadelic’ (1975), ‘Mélodies africaines’ (1983), puis des opus afro-électro-funk dont ‘Abele Dance’ (1984). Enchaînant tournées et enregistrements, Manu Dibango n’oublie pas d’où il vient et s’engage régulièrement pour défendre les causes chères aux Africaines et aux Africains. Celui qui ne cesse de jeter des ponts entre les continents et les genres musicaux a produit depuis le début de sa carrière plus de trente disques, dont ‘Manu Dibango joue Sidney Bechet’ en mars 2007.

Manu Dibango, personnage clé de la fin du XXe siècle est au moins autant journaliste, anthropologue ou philosophe, que musicien. Sans lui, la « world » aurait sans doute fini par exister : mais au moins cinquante ans plus tard !

Depuis plus de trente albums studios ont suivi, parmi lesquels Gone Clear (1979), Ambassador (1981), Wakafrika (1994), Lamastabastani (1995) ou B Sides (2002). Il a également composé des musiques de films comme Kirikou ou les bêtes sauvages ou Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer.

Manu Dibango, c’est la mémoire de la musique africaine et de la sono mondiale. Il a joué aux quatre coins du monde avec les plus grands. Il est lui-même devenu une des figures les plus prestigieuses du jazz et du continent africain.

Chaque dimanche, avec la complicité de « Robert Tito » (Robert Brazza), Manu nous entraîne dans son monde, nous raconte son histoire qui s’écrit aujourd’hui encore à travers la planète, là où il promène son saxophone toujours et encore. Manu sur AFRICA N°1, ce sont aussi ses amis qui viennent lui rendre visite en studio comme à un vieux frère.

Spécialiste des mélanges de genres, Manu Dibango prend encore aujourd’hui un malin plaisir à brouiller les pistes, à croiser les influences, à s’imprégner de musiques variées, pour mieux surprendre et embarquer le public dans un voyage inoubliable.

Marianne Aya Omac, en lever de rideau de Manu
France

Marianne Aya Omac, c’est une auteure, une compositrice et une guitariste mais aussi une voix, puissante, chaleureuse, diverse qui attire l’oreille. Et mieux vaut avoir ce don lorsque l’on joue pendant six ans, 300 jours par an dans les rues de Montpellier. C’est comme ça que Marianne Aya Omac a commencé sa carrière d’artiste, se forgeant un public à l’énergie.

Parallèlement, Marianne rejoint la Gospelize-it Mass Choir, chorale gospel amatrice. Elle y apprend les techniques du gospel, l’implication du corps et de l’esprit dans la musique. Durant ces années, elle voyage souvent en Amérique latine et vit, en outre, dans le quartier gitan de Montpellier. Un cocktail qui lui permet d’avancer également dans le domaine des musiques latines et gitanes.

Grâce à ce parcours éclectique, elle se lance dans la création de son groupe en 1997, Ginkobiloba. Avec cette formation, elle enregistre deux albums, Pachamama (1999) et Mamacita (2002), et donne de nombreux concerts. Le succès est au rendez-vous, le public bien présent et pourtant, Marianne ne veut pas s’arrêter là. Elle choisit en 2005 de laisser le groupe et de se lancer dans une nouvelle aventure. Une double aventure.

En octobre 2004 et en janvier 2005, elle crée respectivement le Chœur de la Buèges et le Chœur de la Garrigue, deux chœurs de gospel, composé chacun de plusieurs dizaines de choristes. Parfois les deux chœurs se retrouvent pour donner des concerts en commun sous le nom de Grand Chœur de la Garrigue, mais chacun avance sur son chemin. Ils font ainsi la première partie de personnalités des « musiques du monde », Salif Keita, Idir, Souad Massi, Compay Segundo… Trois ans après la fin de “Ginkobiloba”, elle sort son premier album Be my witness en 2008. À Montréal, elle s’est fait connaître et aime y jouer, la communauté des es fans se développe avec enthousiasme.

Aujourd’hui, Marianne Aya Omac se produit sous son propre nom, en solo. Qu’elle chante en anglais, en français ou en espagnol, son énergie reste la même, sans artifices et sans détours, avec une voix toujours aussi présente et des textes plein d‘humanisme. Elle a lancé son dernier album le 5 juillet 2001 sous l’étiquette des Disques Nuits d’Afrique.

3. ZAL SISSOKHO, MANSA SISSOKO & MAMADOU KOÏTA, RENCONTRE AU SOMMET
Jeudi 14 juillet, 21 h 00 au Club Balattou

Glissant leurs doigts agiles sur les 21 cordes de leurs koras, Zal Idrissa Sissokho et Mansa Sissoko ont embrassé la destinée que leur confère leur statut de griot. Accompagnés au balafon de Mamadou Koïta, lui aussi griot, ils portent fièrement les trésors de la civilisation mandingue à travers le monde. L’Empire mandingue, c’est le titre que Zal Idrissa Sissokho a choisi pour cette soirée à ne pas manquer. Au cœur des traditions et au faite de la modernité, les héritiers de la culture mandingue que sont ces trois virtuoses professionnels de haut niveau, offrent aux Montréalaises et aux Montréalais, une soirée riche en mélodies, en créativité et surtout, très particulière. À trois, ils mettent en commun leur trésor harmonique et leur savoir historique, leur génie culturel, leurs valeurs sociales et leurs dimensions humaines d’envergure, combinés en une commune complicité faite de respect artistique entre eux, de science solide apprise dans l’immense conservatoire ancestral. Une invitation à découvrir l’ouest africain, son héritage commun, sa culture millénaire, mais aussi sa vitalité et sa joie de vivre. Une seule et suprême rencontre à laquelle vous devez participer, un privilège que nous vous souhaitons de connaître.

Mamadou koïta, Musicien virtuose du Burkina Faso

Balafoniste, percussionniste (djembé, doundoun, bara, tama), joueur de n’goni (instrument traditionnel africain s’apparentant à la guitare ou à la harpe), chanteur et auteur-compositeur, Mamadou Koïta est un musicien virtuose originaire du Burkina Faso. Il est né et a grandi dans l’univers musical des griots de l’ethnie Bwaba. Les griots sont une caste de poètes et de musiciens dépositaires de la tradition orale en Afrique de l’Ouest. Comme dans la famille de Toumani Diabaté, la famille Koïta pratique l’une des plus grandes traditions musicales du monde : la musique mandingue.

Parcours impressionnant.

Originaire du village de Djibasso au Burkina Faso, Mamadou Koïta est entraîné très tôt par les flots de la musique, puisqu’il vient d’une famille de griots. À l’âge de cinq ans déjà, les groupes d’animation musicale attiraient plus Mamadou que les terrains de football et autres jeux d’enfance. C’est cinq ans plus tard, en 1992, que la musique s’impose véritablement à Mamadou. En effet, le jeune artiste sait désormais accompagner ses frères à presque tous les instruments traditionnels : le djembé, le bara, le doundoun, le n’goni, le tama et le balafon qu’il a appris de ses parents et amis. Conscient que son destin ne se trouve nulle part ailleurs que dans la musique, Mamadou décide véritablement de tout laisser tomber pour se consacrer à la musique. En 2002, Il déménage alors à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. Il intègre Sinia Sigui, la troupe familiale, de même que la troupe Zimawe du Kadiogo et le groupe Les Frères Diarra, autant de groupes avec lesquels il participe à une série d’animations et de concerts en Afrique, mais aussi en France et en Suisse. Après une participation remarquée en 2002 aux éliminatoires de la Semaine Nationale de la Culture où il remporte avec son groupe Sinia Sigui la 2e place dans la catégorie Musique traditionnelle Instrumentale, Mamadou Koïta est déjà considéré comme le meilleur percussionniste de sa génération.

En 2004, Mamadou fait ses premiers pas sur une plateforme internationale, puisqu’il est choisi pour participer à une animation avec le célèbre musicien burkinabé Adama Dramé lors de l’ouverture du Sommet de la Francophonie au Salon international de l’artisanat de Ouagadougou. En 2005, Mamadou et son groupe Sinia Sigui montent un projet d’échange culturel entre le Burkina et la France qui mènera à la création du Festival des Musiques d’ici et d’ailleurs. Mamadou et Sinia Sigui participent également à la deuxième phase du projet réalisée en 2006 à Cergy. Dès 2005 et au cours de 2006, en plus des spectacles auxquels il participe avec ses différents groupes, Mamadou participe au Festival de contes et musique du Niger et part également quelques temps au Ghana pour donner des stages de djembé. Il prend part également en 2006 au lancement de l’album Lafila Boumfan d’Ibrahim Keita. Une autre collaboration musicale voit le jour en 2008 avec des membres du groupe français « La Roulette Rustre ». De cette collaboration naîtront l’album « Tiiga fato » et une tournée de la troupe au Burkina Faso en 2010.

Mansa Sissoko
Mali, Québec

Mansa Sissoko est originaire de Baleya, au Mali. Ses parents, tous deux griots, chantent et content les histoires familiales lors des grands événements. Il se met à la kora alors qu’il a 15 ans. Il n’y est pas initié par son père, qui ne joue pas de cet instrument, mais par ses cousins. Ceux-ci ne sont pas des débutants : ils font partie des familles de Toumani Diabaté et Ballaké Sissoko, des maîtres de la kora en Afrique de l’ouest.

A partir des années 90, il mène une carrière de koriste en Afrique, en France et au Canada, il participe à divers albums, notamment pour Habib Koité et Tiken Jah Fakoly, et parcourt le Mali pour chanter et jouer. En 2004, Mansa enregistre à Bamako l’album N’tomi, accompagné du groupe Kabarata. Il y interprète ses compositions ainsi que des pièces inspirées du répertoire traditionnel mandingue. C’est ainsi qu’il devient le personnage principal du documentaire de Bay Weyman, Road to Baleya, sorti en 2008. Ce film montre Mansa Sissoko de retour dans son village natal en compagnie de plusieurs musiciens canadiens. Une illustration des ponts entre les peuples que permet la musique, une métaphore de la rencontre entre Mansa Sissoko, le Malien, et Jayme Stone, le Canadien joueur de banjo.

Ce dernier, impressionné par la connaissance musicale de Mansa, décide de s’intéresser davantage aux musiques d’Afrique de l’ouest et de le rejoindre au Mali, afin d’apprendre les rythmes et les mélodies traditionnelles guidé par une « encyclopédie vivante », comme il le surnomme. Le voyage de plusieurs mois a lieu en 2007. Jayme reste au Mali plusieurs mois en compagnie de Mansa et les deux musiciens concoctent ainsi un bijou de musique africano-occidentale, Africa to Appalachia, Juno (prix musical canadien) dans la catégorie « Musique du monde » en 2009 et meilleur groupe de musique du monde aux Canadian Folk Music Awards la même année.

Zal Idrissa Sissokho, ambassadeur de la culture
Sénégal, Québec

L’un de ses ancêtres fut le premier joueur de kora de l’histoire et son frère, Younoussa, fut dans les années 1980, le premier griot à venir s’installer au Québec. Au Sénégal, la famille des Sissokho est l’une des plus importantes représentantes des griots, ceux qui transmettent oralement l’histoire du peuple mandingue depuis des siècles. Bref, Zal Idrissa Sissokho était prédestiné à chanter et à jouer de la kora.

Né au Sénégal, il joue de la musique depuis ses 11 ans. Très tôt également, il chante et compose en mandingue et en wolof des chansons inspirées du répertoire ouest-africain. Il perfectionne sa pratique de la kora sous la férule d’un des maîtres de l’instrument, Toumani Kouyaté, puis accompagne l’auteur compositeur sénégalais El Hadj N’Diaye.

Il embarque pour le Québec à la fin des années 1990 et y joue notamment avec les frères Diouf, Richard Séguin, le Montréal Jubilation Choir, Corneille, Monica Freire, Lilison, IKS, Muna Mingolé, Alpha Yaya Diallo… Il fait sonner son instrument également pour des musiques de films dont Un dimanche à Kigali de Robert Favreau. À Las Vegas, il participe au spectacle « O » du Cirque du Soleil.

En 2004, il fonde son propre groupe, nommé Buntalo. Il s’entoure pour cela de musiciens montréalais originaires d’Afrique de l’Ouest : Aboulaye Koné à la guitare, David Mobio au clavier, Manu Pelé à la basse et Thomas Niamke Ehui à la batterie. Leur répertoire est composé de créations originales de Zal Idrissa Sissokho et de Manu Pelé ainsi que de pièces classiques mandingues, qu’il chante en malinké et en wolof. Une large palette permettant de faire cohabiter tradition et modernité. En 2007, plusieurs de ses chansons apparaissent sur la compilation du festival international Nuits d’Afrique. Un avant-goût prometteur d’un album complet qui ne tardera pas…

Ambassadeur, médiateur, tel est aujourd’hui, au sein de notre vie sociale et culturelle canadienne, québécoise et montréalaise, Zal Idrissa Sissokho. Pour lui, « l’artiste peut faire passer des messages parce qu’il a une tribune lors des spectacles. Parce qu’il parle de manière sensible, il a la possibilité de toucher les gens et de les faire réfléchir sur ce qui se passe autour d’eux. Contrairement au politicien qui a un intérêt partisan, l’artiste est libre d’offrir son opinion aux spectateurs, par ses paroles et sa musique. »

En février 2008, Zal bénéficie d’une belle reconnaissance : il reçoit le prix OQAJ-Rideau des Amériques décerné pour l’excellence de sa performance, la générosité de sa présence sur scène et pour la beauté de ses métissages musicaux. Il sort son premier album, tant attendu, dans la foulée. Il s’intitule Silaba (« la grande route »). Cet hommage aux ancêtres présente son inestimable héritage musical et retrace la « grande route » que Zal a parcourue depuis ses débuts au Sénégal. Souvent au Brésil depuis trois ans surtout, Zal s’est imposé à force de travail, mais surtout grâce à une éthique remarquable et des valeurs, dont l’honnêteté et la détermination, qui font sa notoriété artistique et expliquent le respect qu’il sème sur son parcours, tant dans le milieu des arts que dans la société en général.

4. Christine Atallah, reine et magicienne
Dimanche 17 juillet à 21 h 00 au Club Balattou

Christine Atallah porte les mélodies, les rythmes et joue avec des instruments aux accents mélangés qui produisent une sonorité suave, élégante et d’une présence amicale. Créations qui nous portent, qui initient des mouvements et des nuances inédites. Elle crée une musique en myriades d’Est en Ouest, met en valeur des chants des profondeurs et imprègne de lueurs légères et nouvelles un monde de vibrations pour le siècle.

Voix du présent et du futur, Christine Atallah ouvre des horizons de fraîcheur, crée entre la musique classique et les musiques aux rythmes mélodiques du monde, un pont de force et de douceur. Christine Atallah, grâce à sa voix des mille et un charmes aux accents de sarabandes de reine et majestueuse magicienne, avec les tempos latins et les éclats arabo-jazzés, envoûtants cantiques pour le bonheur et la paix de l’humanité, est la star d’envergure que toutes et tous souhaitent sur la planète des arts et de la culture universels.

Nommée la diva rebelle, cette auteure compositrice replongera dans ses racines Libanaises pour vous offrir un concert extravagant et exotique. Des musiciens orientaux se joindront aux instrumentalistes occidentaux dans des pièces en français, arabe, espagnol et anglais. Vous vous envolerez sur un tapis volant tamisé d’instruments qui existent depuis l’aube de la civilisation.

Née dans une famille conservatrice, Christine Atallah a dû lutter pour pratiquer sa passion, le chant. Bien décidée pourtant à continuer sur cette voie, elle parvient à devenir soliste dans plusieurs chorales et est alors remarquée par Margaret Khalil, chanteuse du Metropolitan Opera de New York. Celle-ci lui propose de lui donner des cours. C’est le début d’une grande histoire…

Elle décroche une bourse pour continuer son apprentissage à Milan et a alors l’opportunité de chanter dans Aida de Verdi, un spectacle donné dans les grands stades du monde. Suivent plusieurs engagements au cinéma et sur la scène internationale. Elle interprète notamment la bande originale de Jésus de Montréal, de Denys Arcand.

Dans ces années, une alliance musicale se forge avec le compositeur canadien John Winiarz. Depuis leur rencontre, Christine a inspiré et interprété plus de douze de ses œuvres, dont plusieurs premières mondiales. Par ailleurs, elle étudie et danse avec Gabrielle Taylor du Mahattan Motion Dance à Broadway. Une expérience qui fait de Christine une interprète accomplie.

En 2003, elle fonde le groupe Les Bassalindos avec François Lalonde (batterie), Mathieu Tessier et Danny McLaughlin (guitares). Leur musique est un mélange cosmopolite où l’on retrouve l’Occident et l’Orient, combinés avec des éléments latinos, jazz et arabes, une musique où se mêlent le oud, les violons, les percussions arabes, la batterie, les cuivres, les guitares… La majeure partie de leur répertoire est signée Christine Atallah et Danny McLaughlin. Leur premier album, Escapades, sort en 2006 avec la participation de divers artistes comme Jésus EL Niño Perez, Roberto Torres, Oscar D’Leon, Ricardo Lemvo, Hussein El-Emam…

Seule ou accompagnée, Christine Atallah utilise le velours de sa voix, en anglais, en français, en arabe, en espagnol et en italien, pour emmener son public dans un voyage doux et envoutant. Personnalité forte et artiste de talent, elle tisse, au fil des concerts et des créations, un univers si créatif et ouvre des horizons capables, un jour, d’offrir au monde un florilège musical d’une ampleur universel.

5. Zoutenn de Mondélé, artiste de la perfection
Lundi, 18 Juillet, 2011 – 21:00 Club Balattou

Des accords de guitares délicats, une voie douce, entre agréable torpeur et mélancolie satinée… On pense voyage, on pense enfance, on pense paix et humanité… Les mélodies intimistes de ce jeune auteur, compositeur et interprète, finaliste l’an dernier du Prix de la diversité du Conseil des arts de Montréal, rappellent un peu celles de Lokua Kanza.

Zoutenn de Mondélé est né à Bangui en République centrafricaine. Très jeune, il se découvre un goût pour la musique. Au début, il apprend seul, découvre divers instruments en autodidacte complet. Adolescent, il passe des concours, participe à des événements culturels puis se forme finalement à la musique en suivant des cours, afin de se construire une base musicale et instrumentale plus solide. En 2003, il part étudier l’informatique à Dakar. Et il en profite pour s’inscrire à l’École nationale des arts. Il enregistre une première maquette de ses chansons en 2005. Sa musique transpire de ses racines artistiques et culturelles, qu’il sait manier et agencer avec élégance.

En 2008, il continue son voyage vers l’ouest… et s’installe à Montréal. Là, il s’initie à la guitare jazz et se plonge entièrement dans un milieu musical vraiment métissé où se mélangent allégrement les origines et les styles. C’est ainsi, porté par ce bouillonnement d’influences, qu’il se lance sur la scène montréalaise. En 2010, il accède à la finale du Prix de la Diversité du Conseil des arts de Montréal, choisi parmi 40 candidats.

Cette même année, sort son album intitulé Ngba na mabé. Cet opus révèle la maturité atteinte par Zoutenn de Mondélé qui se nourrit de toutes ses expériences musicales, qui est avide de découvertes et gourmand de mixité culturelle. Il est habité par le désir de la perfection sans cesse renouvelé et ne cesse de se perfectionner. L’année 2010 s’est achevée en outre par la formation d’un groupe avec le percussionniste Sadio Sissokho et le multi-instrumentiste Derek Harrison et la création du spectacle De Chœur à cœur. Soyez attentifs, il vous réserve de nombreuses surprises.

Yves ALAVO

Pour la programmation de l’édition du 25e anniversaire du FINA :

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