Il y a un demi-siècle et trois années bien comptées, Robert Kouri obtenait une licence, c’est-à-dire un baccalauréat ès Sciences de l’Université Sir George Williams, devenue l’Université Concordia, puis en 1950 il décrochait un baccalauréat ès Lettres au sein de la même université, plus tard il réussissait brillamment le diplôme d’enseignement, spécialité niveau secondaire, cette fois à l’Université McGill. Ainsi débutait la carrière dans l’enseignement d’un natif de Montréal dont les parents sont originaires du Liban.

Trente-deux ans de suite Robert Kouri va survoler avec beaucoup d’aisance un complexe de fonctions toutes structurées dans le domaine de l’éducation, de la formation. Il a été professeur pendant une douzaine années (1951 à 1963) d’abord au niveau primaire, puis au secondaire. Par la suite, il sera directeur d’écoles pendant vingt ans sans discontinuer tout en donnant, en parallèle, des cours de langues, conversation anglaise avancée, de 1963 à 1985 au profit d’étudiants jeunes ou des adultes dans les universités McGill et de Montréal. Les seize années les plus récentes (1985-2001) ont permis à Robert Kouri de faire valoir ses talents de diplomate, comme directeur des affaires publiques d’un consortium pour qui il mettait en valeur son expérience d’éducateur et pour le bénéfice duquel il a monté un programme d’échange étudiants entre francophones et anglophones.

Employé d’une firme en courtage et produits financiers, Consultant en bourses d’Amérique du Nord Ltée, Robert Kouri, de 1985 à 1992, a été successivement directeur régional pour le Québec, directeur des ressources pour l’Est du Canada et directeur général. L’homme mettait ainsi un terme, comme un point d’orgue à une longue carrière, plus de quarante ans de dévouement et de travail professionnel. Sa motivation, Robert Kouri l’explique ainsi : Pendant toute ma vie j’ai enseigné les langues à l’Université de Montréal et à l’Université McGill, université où j’ai lancé des programmes d‘échange étudiants entre anglophones et francophones. Au poste de directeur d’écoles, tant primaires que secondaires, puis en tant que président du Comité sur les relations interculturelles de la Communauté urbaine de Montréal, j’ai eu l’impression de suivre les principes que mes parents m’ont inculqué. Cela m’a motivé à toujours promouvoir la tolérance, le respect et la compréhension entre tous. Tout ce que j’ai fait visait à diminuer l’ignorance, à lutter contre la discrimination et les préjugés.

Vice-président du Conseil des arts de la Communauté urbaine de Montréal, membre du conseil d’administration de la Fondation du Collège Vanier, président du conseil d’administration des anciens de l’Université Sir George Williams, membre du Comité sur les relations raciales de la Fédération canadienne des municipalités, président du Comité ethnoculturel de la Chambre de commerce du Québec, directeur du conseil d’administration du Centre de recherche-action sur les relations raciales, président du Comité d’examen des plaintes de la Société de transport de la Communauté urbaine de Montréal, président du Comité consultatif sur les relations interculturelles de la Communauté urbaine de Montréal, directeur du conseil d’administration de l’Institut des Cèdres contre le cancer à l’Hôpital Royal Victoria, président du Fonds de bourses d’études de l’Association canadienne libanaise de Montréal.

Pour ses différentes fonctions au service de la communauté et son bénévolat exemplaire, Robert Kouri a été nommé gouverneur à vie de l’Association libanaise canadienne, a reçu des distinctions pour loyaux services rendus à l’Université McGill, est récipiendaire du Certificat du mérite civique du ministère du Multiculturalisme et de la Citoyenneté du Canada et aussi lauréat du prix du rapprochement interculturel du ministère des Communautés culturelles et de l’Immigration du Québec. Sur ce qui est la quintessence de ses réalisations, il reconnaît : J’ai toujours voulu atteindre les objectifs que je m’étais fixé. Par-dessus tout le sens de mes réalisations tient essentiellement à faire en sorte que les personnes de toutes origines puissent prendre leur place à tous les niveaux de décision de notre société. En participant au développement de la société québécoise, ces personnes puissent le faire avec l’héritage qui est le leur, ainsi se construirait un véritable dialogue des cultures, positif et constructif.

En ce qui à trait à l’avenir des relations entre majorité et communautés ethnoculturelles, Robert Kouri est sobre : Je crois que dans les faits, il y a tous les éléments de réussite d’une société de participation, de compréhension et de tolérance. Nous bâtissons tous ensemble cette société, ce pays, et nous tous sommes déterminés à faire tomber les barrières qui pourraient nous séparer.