Jeudi 1er novembre 2007.

Je suis comblé, j’ai vécu une soirée tonique, forte et un hommage spectaculaire de Nabil Bali, le fils à son père Othmane Bali (1953-2003), enfant béni du désert. Nous avons arpenté les dunes sans douleur en musique portant les chansons Touareg, envoûtant concert d’instruments qui nous font vibrer au sein de l’oasis Janet dans le Tassili N’ajjer. Bénédiction sublime qui coule de l’oasis natal du maître spirituel, bénédiction qui a unie le public cosmopolite, danses, chants communs, voix et applaudissements d’un public sous le charme. Encore une fois, les femmes fières et issues de la tradition matriarcale ont donné tout. Généreuse complémentarité entre masculin et féminin, voiles traditionnels, couleurs et brillants modulés de bleu en contre jour au khôl qui calibre les tours des yeux. Musique et poésie conjointes scandées, frappées de mots tamasheqs originaires disant les poèmes « TINDÉ ». La langue berbère s’y déploie en allégresse. En ordre secret, selon le code conçu par les instrumentistes et chanteuses/danseuses du groupe, se lève chacun dansant pas chaloupés, cadence improvisée collée aux rythmes. Le public jubile, quelle énergie, elle passe, libère les plus timides, nous dansons en corps allégés portés comme par une transe, cette fois avec danse, une transe des complaintes solidaires, mélopées nègres et métissées, savantes et universelles, interpénétrées par les sonorités des instruments, musique organique et ergonomique de l’esprit du soleil et des sables.