Deux équipes sortent du lot, l’une par sa force morale, sa cohésion, sa discipline enthousiaste, la Turquie; l’autre, passion, classe, haute technique et équilibre, l’Espagne.

À première vue, la compétition en cours est celle du renouveau, d’un changement de la garde avec la musique et

la détermination Alaturka, un ouragan plein d’intelligence et de talent. Mais aussi avec Espana Nueva la force tranquille, maîtrise stratégique et tactique, précision technique et occupation scientifique de l’espace, économie de l’énergie physique réussie grâce à une condition irréprochable : complémentarité des lignes et mise au service du collectif des spécialisations individuelles. Les deux autres équipes la Russe et l’Allemande pourraient servir de faire valoir, même si la vague slave, jeune, rapide et disciplinée représente, malgré sa défaite face aux protégés de Luis Aragones (1-4) lors des 1/8e de finales, une raison de fierté.

Froidement quand nous regardons les quatre groupes de base de cette 13e édition de l’Euro, dont la première édition a eu lieu en 1960, un seul groupe n’a aucun représentant aux ½ finales, les groupe C de la France et de l’Italie où se sont illustrés les néerlandais de Van Basten, sortis par les Russes (3-1), la Turquie représente le Groupe A, l’.Allemagne le B et les deux premiers du groupe D Espagne et Russie se atteignent le carré d’AS. Cette évolution des équipes nationales permet de circonscrire les tendances modernes du football qui sont paradoxales, l’absence de l’Angleterre alors que trois sur quatre des clubs ½ finalistes de la Coupe des Champions sont issus du football britannique, en est une illustration forte. Les forces orientales surgissent Allemagne-Turquie et Russie, alors que la fantaisie et l’imagination créatrice des sudistes (berbéro-andalou ou afro-méditerranéens) se distinguent avec brio au sein du concert des virtuoses du ballon rond européen.

En 2000, c’est l’équipe de France de Zinedine ZIDANE, alors championne du monde qui remporte la palme européenne et réussit l’inégalé pari de mériter, dans la suite historique la palme d’or mondiale et le trophée européen. 2004 voit une équipe soudée et forte d’un jeu collectif sobre et efficace, dont les joueurs jouaient ensemble depuis plusieurs années, devenir championne des Nations européennes :

la Grèce.

Nous vivons aujourd’hui une rupture sans précédent, à la fois valorisation du jeu créatif et confirmation de la prédominance du football technique et inspiré tel qu’il se vit majoritairement en Afrique et en Amérique du Sud, ainsi que la confirmation de l’importance de la qualité collective du jeu : synchronisation des flux énergétiques individuels selon des phases de jeu et le tempo collectif, harmonisation et adaptation techniques, tactiques et stratégiques face aux réactions adverses. Dans cette optique, les gardiens de but (Volkan Demirel, Recber Rustu pour la Turquie et Iker Casillas pour l’Espagne) ainsi que les joueurs de champ (attaquants David Villa meilleur buteur de l’Euro 2008 et Nihat Kahveci, pour la Turquie blessé face aux Croates, donc absent lors des ½ finales) se sont illustrés de manière exceptionnelle réalisant des exploits sportifs de très haut niveau qui ont pesé directement sur le score et sur les actifs et la fiducie footballistiques de l’EURO 2008.

Les douze premiers vainqueurs de la Coupe d’Europe des Nations : 1960 URSS, 1964 Espagne, 1968 Italie, 1972 Allemagne, 1976 Tchécoslovaquie, 1980 Allemagne, 1984 France, 1988 Pays-Bas, 1992 Danemark, 1996 Allemagne, 2000 France, 2004 Grèce.