«J’ai besoin d’être engagée, ma passion c’est une vie meilleure pour la population.»

Docteur en médecine depuis trente-trois ans, Karmela Krleza-Jeric est spécialiste en santé publique. Elle est titulaire d’une maîtrise en épidémiologie de l’université de Zagreb. Cette femme remarquable est une scientifique de premier niveau. Elle a ajouté à ses qualifications en médecine sociale et à son expérience (de 1977 à 1986) avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme conseillère sur les questions de santé internationale, en lien avec l’économie et la planification des systèmes de santé, un doctorat en sciences qui lui permit de rédiger un thèse (Université de Zagreb, Croatie, 1991) sur les facteurs de risque du cancer gastro-intestinal.

Pour son conjoint et leur trois enfants, tout bascule au tournant des années 90 quand les ravages de la guerre en ex-Yougoslavie les conduisent sur les chemins de l’exil. Karmela Krleza-Jeric qui avait été boursière Fullbright en de 1975 à 1977 de l’American Health Foundation de New York et qui avait assumé de 1985 à 1990 la direction du département de prévention de la Régie d’assurance des pensions et des invalidités de la République de Croatie, se retrouvait à un « deuxième début ». Elle entre à l’Université de Montréal en post-doctorat et travaille pour le Groupe de recherche interdisciplinaire en santé (GRIS). En 1993, elle fonde le Projet ZORA. Elle en assume la direction jusqu’en 1996. Ce projet a comme principal objectif, de venir en aide et de contribuer à la réhabilitation des femmes victimes de violence, des femmes détruites par la guerre en Croatie et en Bosnie-Herzégovine.

D’étape en étape, Karmela Krleza-Jeric fonce, elle est engagée au travail. En 1995-1996, en tant que directrice du secteur de la gestion en santé internationale pour le Groupe Benefit Canada Inc, elle coordonne un projet en Bulgarie. Ensuite, elle est coordonnatrice de 1998 à 2000 du Projet d’engagement communautaire du quartier Notre-Dame-de-Grâce où elle vit : «Ma passion, c’est la population. Comme médecin spécialiste en santé publique j’analyse et je planifie. En Croatie ou ici je suis engagée dans des activités qui visent à améliorer la vie de la population. Je suis engagée dans la communauté, il y a une unité totale en ma personne du point de vue professionnel et social, avec la société en général ou au sein de la communauté croate. J’ai besoin d’être engagée pour une vie meilleure de la population. Je plonge avec la même énergie et de tout cœur dans mes engagements».

Depuis trois ans, elle exerce et met à profit ses talents d’agente de programmes en recherche clinique pour l’Institut de recherche en santé du Canada, après avoir œuvré au sein de la Fondation canadienne de la recherche sur les services de santé. Karmela Krleza-Jeric explique : «Je travaille avec conviction afin de m’assurer de la qualité des recherches que nous finançons. J’effectue des analyses qui permettent une meilleure planification des ressources humaines et la diffusion des résultats».

Qu’est ce qui fait courir Karmela ? Elle est directe : ses engagements au Québec et les relations entre ses communautés d’appartenance, notamment le Comité œcuménique et multiculturel de la Paroisse Notre-Dame-de-Grâce. «Une diversité de causes, le féminisme, les réfugiés, le mouvement pacifiste. J’ai développé un grand intérêt pour toutes les autres cultures et des espaces de rapprochement entre ces cultures, un lieu de sensibilisation. En ce qui concerne la dimension religieuse, pour la plupart des Croates, le catholicisme fait partie de leur culture depuis un millénaire. Grâce au volet œcuménique et aux projets inter-religieux je développe une meilleure compréhension et un respect des autres».