Janet Lumb est d’abord une animatrice sociale, femme fortement engagée, de tous les combats sociaux, aux barricades pour faire reconnaître la dignité des jeunes de la rue, au front pour l’égalité entre hommes et femmes et de tous les groupes pour la vitalité des caractéristiques interculturelles de nos grandes cités. Co-fondatrice du Festival du Patrimoine asiatique, Janet Lumb rassemble, travaille avec les forces vives de la communauté chinoise et fait advenir les changements de comportements. Elle est vive, impatiente, « Je suis passée de la révolte, de la colère, à la croyance ». Janet a découvert l’ampleur de l’action et la profondeur des révolutions humaines que l’on peut opérer en passant par « la vulnérabilité des êtres ».

Musicienne réputée pour ses talents d’instrumentiste, notamment sa maîtrise du saxophone, les trois (soprano, alto et ténor), Janet Lumb est pourtant une importante « activiste » dans la lutte pour le respect des droits de la personne, une militante de première ligne pour la reconnaissance des droits des femmes et une de nos meilleures éducatrices spécialisées auprès des jeunes ayant des limitations intellectuelles et physiques. Comme elle aime le dire Janet Lumb « porte de nombreux chapeaux« .

Ces dix dernières années plus de vingt musiques de films vidéo, de films, de documentaires, d’émissions de télévision les plus remarquables : Moving the Mountain, Power of the North, Foreign Ghosts, Under the Willow Tree-Pioneer Chinise women in Canada, Seducing Maarya, Who is Albert Woo?, Made in China. Elle a joué en spectacle dans les salles les plus réputées de Montréal, fait des shows aux États-Unis et en France, au Portugal, notamment avec Assar Santana lors du lever de rideau l’été 2000, du spectacle de Myriam Makeba au Spectrum.

Plus de deux décennies de travail communautaire «Ma fierté va plus au travail que j’ai fait pendant plus de 15 ans avec les jeunes délinquants, comme éducatrice à Vancouver ainsi que ma contribution aux enfants autistes, l’engagement communautaire à Montréal pendant six ans avec ces jeunes dans le Centre Giant Steps. J’ai vécu avec ces enfants des moments miraculeux ». Son regard s’éclaire de cette lumière d’ailleurs, elle s’exprime avec passion car elle a toujours choisi l’insécurité et le don aux plus démunis plutôt que le confort des bureaux des administrations. Nous découvrons la face autre de Janet Lumb, elle fait respirer sa conscience, la musique est un lien avec le cosmos. Elle a une fringale de l’action, elle crée, compose des musiques surtout pour des films, des émissions de télévision, enregistre des disques avec des « bands » et des orchestres, du rock au jazz, en passant par tout ce qui peut y avoir de moderne, de rythmes du monde (Afro-brésilien).

Elle s’épanouit dans l’utopie pure comprise comme résultat du détachement matériel et enfantement de créations jallies du chaos. La pureté des orfèvres de l’âme, elle médite dans sa foi bouddhique elle l’adepte du KUNG FU, experte et pratiquante des arts dit « martiaux », la voici au piano ou à la guitare pour mettre au monde la musique de la « Marche mondiale des Femmes 2000 » qu’elle a joué sur scène sur le parvis du siège des Nations-Unies à New-York. Elle a vécu lors de cet événement, une synthèse de ses foyers d’engagement : la musique à travers le Harlem Gospel Choir, le syndicalisme via les Teamsters et le travail de la rue par le service d’ordre des Guardian Angels.

Humour de ce constat plein de génie d’une montréalaise née en Ontario, ayant travaillé auprès des jeunes autistes à Vancouver et à Montréal, notamment avec Giant Steps, Janet Lumb doit son sens communautaire et son dévouement social à sa mère Jean Lumb. Jean Lumb, la mère suprême. Seule femme parmi le Comité des Chinois (que des hommes) qui a travaillé pour que le gouvernement canadien reconnaisse les torts causés aux Canadiens d’origine chinoise. Femme de caractère et d’engagement, mais aussi, Janet Lumb dit qu’elle a une dette envers Malcom Guy, un travailleur social, qui demeure pour elle un modèle de détermination.

Femme entière dans ses engagements personnels et sociaux, Janet Lumb développe son « Moi total » dans l’intégrité, elle met l’accent sur l’éthique et structure sa pensée comme son action, autour des principes de la vérité. Janet est en harmonie avec elle et les autres car elle met au monde, tant à travers sa création artistique que grâce à son action sociale, des moments de magie.