À la télévision, il explique, il est passionné, c’est un vulgarisateur de talent et parle avec beaucoup d’humilité et de compassion. Ce chercheur expert, spécialiste de très grande renommée, mondialement écouté, respecté par ses pairs et admiré par les souffrants, les patients, ceux qui portent en eux le virus, c’est le Dr Mark A.Wainberg qui est aux premières lignes de la lutte contre le fléau, la pandémie VIH/SIDA sur notre planète.

Au moment où vous lirez son portrait, il aura réussi à mettre au monde le nouveau laboratoire de recherche, celui qui a été inauguré à l’Hôpital général Juif (HGJ) de Montréal, doté des installations les plus technologiquement avancées au monde, suite à un investissement de 5 millions de $. Mais, la fortune internationale véritable de la recherche et de la lutte contre le terrible virus, c’est le génie du Dr Mark A.Wainberg. Il va pouvoir poursuivre ses travaux de génotypage afin de décrypter les astuces des mutations virales qui résistent aux médicaments. Le génotypage permet de diagnostiquer ces mutations et de donner les moyens aux médecins traitants afin qu’ils puissent trouver les traitements qui détruiront ces résistances.

Le cheminement et les réalisations, disons le palmarès de ce génie de la recherche, est celui d’un pionnier doué en microbiologie, expert dans un domaine à la fine pointe des biotechnologies. Mark A. Wainberg est né à Montréal, le 21 avril 1945. Il est titulaire d’un baccalauréat en sciences de l’Université McGill et d’un doctorat de l’Université Columbia de New York. D’abord chercheur à l’Université Columbia, puis à l’Université hébraïque de Jérusalem et aux National Institutes of Health à Bethesda (Maryland), le Dr Wainberg commence à enseigner à l’Université McGill en 1977. Il a été directeur scientifique de l’Institut de recherches médicales Lady Davis ainsi que du Laboratoire de virologie de l’Hôpital de Montréal pour enfants et directeur du Département de microbiologie du même hôpital. Il dirige actuellement l’Institut et le Centre Sida McGill ainsi que le laboratoire ultramoderne de l’HGJ.

Par ses travaux, le Dr Wainberg a contribué directement à la découverte du 3TC, ce médicament dont il a été le premier à prouver les effets sur le VIH. Par la suite, il a découvert la mutation 184V dans l’enzyme transcriptase inverse du VIH, responsable de la résistance au 3TC. Son laboratoire est l’un des plus productifs au monde et il a formé de nombreux chercheurs. Cofondateur et ancien président de l’Association canadienne de recherche sur le sida, le Dr Wainberg a été nommé récemment codirecteur scientifique du Réseau sida et maladies infectieuses du Fonds de recherche en santé du Québec. Dans ce contexte, il a lancé, en octobre 2002, les Journées québécoises VIH, événement francophone mettant en présence des scientifiques du Québec et d’autres pays.

Le Dr Wainberg a été président de l’International AIDS Society, de 1998 à 2000, et il a coprésidé la Conférence internationale sur le sida à Toronto, en 2006. À cette occasion, le monde entier a mieux connu l’homme derrière le chercheur hors pair qu’il est, rayonnant d’un charisme exceptionnel, il inspire respect, admiration et confiance à toutes et tous. Il trouve les mots et les expressions riches pour dire la compassion aux malades pour qui il mène le combat et à qui sont destinées toutes ces victoires sur le virus.

Il ne cesse de se faire le porte-parole des personnes les plus défavorisées et de militer en faveur de l’accès universel aux traitements contre le VIH au Canada et également dans les pays en développement. Lors de l’ouverture des nouveaux locaux du laboratoire de l’HGJ de Montréal, les premiers mots du Dr Wainberg ont été pour dire : « Un des objectifs que nous avons avec ces installations et les instruments performants que nous avons désormais à notre disposition, est de servir comme lieu d’entraînement pour les chercheurs africains. Ils pourront se perfectionner ici et ensuite retourner chez eux et jouer un rôle primordial dans les dispositifs de lutte au SIDA/VIH ».

Les propos de ce chercheur, militant de la base, sont ceux d’une personne consciente de toutes les dimensions de la vie, y compris la dimension spirituelle. Ce sont aussi les paroles d’un homme sensible qui est en lien avec le terrain : « Les travailleurs de la santé, tant les médecins que les infirmières, sont sur la ligne de front de la lutte contre le VIH-SIDA. Ils doivent souvent aller dans des régions pauvres et durement frappées par la maladie. Certains sont eux-mêmes séropositifs et meurent du VIH-SIDA. D’autres partent travailler dans des pays riches, ce qui cause une pénurie de spécialistes dans les pays en développement, vous comprenez alors une des vocations que nous avons et dont je viens de vous parler».

La liste de ses publications contient plus de 400 titres. Le Dr Mark A.Wainberg est membre de plusieurs comités scientifiques et sociétés savantes et il est très sollicité comme conférencier. Préoccupé par l’éducation du public, il s’adresse fréquemment à des groupes communautaires et à des étudiants. Il a aussi publié une série d’articles sur le VIH dans de nombreux quotidiens francophones et anglophones au Québec, en Ontario et aux États-Unis.

Le Dr Mark A. Wainberg, comme souvent le sont les personnalités de cette envergure, a l’intelligence équilibrée de raison et d’émotion, le caractère trempé, fait de générosité et de rigueur, de franchise et de pureté dans toutes les situations, et surtout il a une force de travail hors du commun ainsi qu’ un pouvoir de concentration spécial. Dans cette optique, il nous répond avec sagesse et beaucoup de tendresse, à la question de savoir ce qu’il estime être sa contribution à notre société : « À part mes contributions scientifiques, j’ai été président de notre synagogue à Côte-St-Luc (Tifereth Beth David Jerusalem) entre 1995 et 1997 et je visite Israël chaque année. Je suis fier que plusieurs cliniciens et chercheurs israéliens aient poursuivi une partie de leur formation dans mon laboratoire. Je veux être reconnu comme étant quelqu’un qui a contribué au bien-être de notre société, sans avoir oublié ou perdu les principes de la Torah ».