Justice et équité

Dans l’univers de l’enseignement de l’histoire, José del Pozo est connu tant par ses pairs que par les générations montantes de jeunes professeurs. Il est passionné et avide de faire partager sa passion. De Vina del Mar au Chili où il est né il y a cinquante-neuf ans à Montréal où il vit depuis trente ans, une symétrie parfaite pour un spécialiste des dates et des faits : J’ai fait d’abord mon bac en enseignement de l’histoire et de la géographie à l’Université du Chili, à Santiago. J’ai travaillé pendant plusieurs années dans diverses écoles secondaires et j’ai commencé à enseigner au niveau universitaire peu avant le coup d’état de 1973. Je suis ensuite parti au Canada. Une fois à Montréal, j’ai fait successivement ma maîtrise à l’UQÀM et mon doctorat à l’Université de Montréal, toujours en histoire. En même temps, j’avais commencé à enseigner à l’UQÀM comme chargé de cours. Pendant quelques année, j’ai aussi enseigné au Cégep de Saint-Hyacinthe et j’ai été occasionnellement chargé de cours à l’Université de Sherbrooke, à l’Université de Montréal et à Concordia University. Depuis 1987, je suis professeur régulier à l’UQÀM. J’ai été professeur invité à l’Université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand (en France) en 1996.   J’ai publié six livres depuis 1992, dont deux en français et quatre en espagnol, en plus d’une quinzaine d’articles dans diverses revues.

José del Pozo est un chercheur qui enseigne, vif d’esprit, organisateur des idées et champion des liens entre les événements. Il conjugue, aussi bien en français qu’en espagnol, les contextes sociaux et politiques qui façonnent le patrimoine historique et permettent de déployer son talent d’analyste tout en plantant ses sondes prophétiques : Je participe souvent aux congrès des études latino-américaines, autant au Canada qu’aux États-Unis ou dans certains pays latino-américains. De temps à autre, je publie des articles dans Le Devoir ou La Presse et je donne souvent des conférences auprès de groupes communautaires et de coopérants.

Il est modeste, discret celui qui s’est bâti, à coups de travail, de publications, de rigueur dans l’enseignement, une réputation solide comme le marbre : Je suis un historien qui travaille principalement sur l’histoire du Chili au XXe siècle et qui s’intéresse dernièrement aux liens entre le Chili et le Canada. Sa motivation est précise : Ma motivation dans mes engagements sociaux et professionnels réside dans mes principes en faveur d’une société plus juste et équitable, que ce soit au Québec et ailleurs. C’est ce qui m’a amené à participer à Développement et paix (1985 à 1990) et à la Ligue des droits et des libertés (1995 à 1997). Ces mêmes principes s’appliquent dans mes cours et mes recherches. Au niveau communautaire, surtout dans mon engagement auprès des Chiliens, je suis aussi guidé par mon désir de garder les racines avec mon pays d’origine, tout en utilisant mes connaissances pour aider les Chiliens à mieux comprendre autant notre pays de naissance que la société qui nous a accueillis. Actuellement, je suis membre du c.a. de l’Office Québec-Amériques pour la jeunesse (OQAJ). Depuis 1990, j’ai participé à l’Association des professionnels chiliens, d’abord comme membre fondateur, membre du c.a., et président entre 1998 et 1999, et j’ai aussi participé aux travaux de deux autres associations des Chiliens.

Ses réalisations les plus significatives : Parmi mes réalisations significatives, il y a mes livres, qui reflètent les idées mentionnées plus haut, mais aussi le fait d’enseigner depuis plus de 27 ans, sans avoir jamais manqué d’étudiants, même si tous les cours que je donne sont optionnels. Au niveau communautaire, je suis très content d’être membre fondateur et d’avoir été pendant deux ans président de l’Association des professionnels chiliens, organisme qui me permet de mettre en pratique mes objectifs.

José del Pozo est réaliste quant au chemin à parcourir pour une véritable égalité d’accès au marché du travail, lieu incontournable de l’intégration : Je crois que les relations entre ma communauté d’appartenance et la société québécoise, si on voit cela de façon large, se déroulent et se dérouleront de façon assez réussie, vu l’accueil que nous avons eu depuis notre arrivée et compte tenu du fait que les jeunes chiliens, nés ici ou qui ont grandi ici, sont assez bien intégrés, socialement parlant. Il me semble néanmoins qu’il y a du chemin à faire au  niveau de l’intégration au travail, puisque ce n’est pas normal que les Chiliens, comme d’autres Latino-américains, qui ont une scolarité assez élevée, aient un taux de chômage deux fois plus élevé que la moyenne au Québec.