Une personnalité d’une exceptionnelle qualité, qui avec la maîtrise des langues qu’elle possède, l’expérience et les réalisations qui sont à son actif dans le domaine public, notamment au sein des plus beaux fleurons de nos bibliothèques universitaires du Canada, font de Vesna Blazina une candidate que le Canada peut présenter avec fierté à de nombreux postes d’experts, de diplomates dans les organismes internationaux.  C’est avec précision et une clarté conceptuelle admirable qu’elle s’explique : « Je suis arrivée à Montréal en 1967 après une année d’études à l’Université de Zagreb.  J’ai fait toutes mes études en travaillant le jour.  Ma motivation découle de mon intérêt pour les langues et les cultures étrangères.  J’ai appris plusieurs langues par plaisir : français, anglais, allemand, grec moderne, russe, turc, chinois et autres.  Je suis multilingue et intéressée à communiquer avec les gens de toute culture et de toutes les langues.  Ces intérêts ont trouvé un sol fertile à Montréal, le carrefour d’un grand nombre de cultures.  Le choix de ma profession – spécialiste de l’information – découle également de mon désir de communiquer avec les gens du monde entier».

Proche de l’adolescence, comme jeune adulte, Vesna Blazina a connu un parcours sans faute : études anglaise et française à l’Université de Zagreb, Croatie, baccalauréat en littératures française et anglaise, de l’université Concordia de Montréal en 1970, maîtrise en bibliothéconomie de l’Université de Montréal en 1975.  Elle a réussi un majeur en études néo-helléniques et archéologie classique en 1985.  En trente-cinq années de travail, ses réalisations sont impressionnantes.  Elle qui fut chef de service du Développement des collections, des Publications officielles et de la Référence à la Bibliothèque des lettres et des sciences humaines de l’Université de Montréal, près avoir dirigé les bibliothèques de Biologie et de Botanique ainsi que celle de l’Aménagement.

Vesna Blazina résume ses réalisations : « L’Université de Montréal reçoit les étudiants de 147 nationalités.  J’ai été sensibilisée à leurs besoins particuliers et à la nécessité de développer des services adaptés à leurs besoins, services qui vont favoriser leur intégration.  Parmi les réalisations professionnelles je voudrais souligner: la publication du Thesaurus bilingue sur l’inadaptation juvénile pour le Groupe de recherche sur l’inadaptation juvénile (GRIJ) de l’Université de Montréal (1980), le fruit de 5 ans de travail avec les criminologues, le traitement de l’image à la bibliothèque d’Aménagement, le développement de la collection de l’Histoire de l’architecture de paysage (livres rares et anciens) qui est devenue une des plus importantes au Canada ainsi que la publication du Catalogue de cette collection (1993).  La réorganisation administrative de plusieurs bibliothèques et leurs services a l’Université de Montréal tout en restant à l’écoute des besoins du personnel et en tenant compte de leurs conditions de travail.  Je mettais toujours l’accent sur les relations avec le personnel sous ma responsabilité qui étaient basées sur le respect et la défense de leurs conditions de travail ».

Son engagement communautaire, Vesna Blazina le situe dans la droite ligne des responsabilités de la citoyenne du monde, consciente des enjeux sociaux et politiques : « C’est au moment où mon pays natal – la Croatie – vivait ses jours les plus difficiles, de 1991 à 1995, que j’ai compris la pleine valeur de la vie dans une société démocratique comme le Québec où j’ai pu élever ma voix contre la guerre en Croatie.  J’ai découvert que j’avais, en tant qu’individu et membre de la communauté croate, le droit et le devoir d’élever ma voix en faveur de la défense des droits de la personne et du patrimoine culturel dans une situation de guerre, et que je devais m’en servir pour faire comprendre à la société québécoise les événements bouleversants en Croatie.  Dans le cadre d’AMCA (l’Association des ancien(ne)s étudiant(e)s des universités croates – Almae matris croaticae alumni) Québec et avec le Congrès canadien-croate du Québec, je me suis lancée dans la représentation de ce petit pays mal connu qui avait grandement besoin de porte-parole bien renseigné à Montréal ».

Une réalisation significative mérite à ses yeux une mention spéciale : «Mon article « Mémoricide ou la purification culturelle : la guerre contre les bibliothèques de Croatie et de Bosnie-Herzégovine ».  Documentation et bibliothèques (Montréal), publié en 1996, est le fruit de plusieurs années de recherche de l’information et représente dans ce sens une contribution de valeur permanente ».

La paix revenue, pour les personnes originaires de la Croatie, Vesna Blazina pense que « maintenant que la paix est revenue et que la Croatie parle de sa propre voix, le rôle le plus important de la communauté croate à Montréal est d’être le pont entre la Croatie et le Québec.  C’est en ce moment-ci que de nouveaux liens se tissent et que de nouveaux projets communs voient le jour.  La communauté croate de Montréal peut y jouer un rôle par excellence par sa connaissance du fonctionnement de l’une comme de l’autre société ».