Zdravka Metz est née à Zagreb, en Croatie.  Elle a vécu son enfance et sa jeunesse à Varazdin, petite ville croate qu’elle considère comme un lieu « baroque ». À l’école secondaire elle a appris l’espéranto, la langue internationale, et c’est en utilisant cette langue qu’elle commence à voyager et à visiter différents pays.  Son amour de la nature et des gens est remarquable, toute son action, ses choix futurs et sa personnalité en sont marqués.  Elle continue ses études à l’université de Zagreb, à la faculté d’économie, et travaille comme économiste.  Elle s’engage bénévolement dans le mouvement d’espéranto local et sur la scène internationale, elle continue ses voyages d’été, dont trois mois au Japon qui vont l’ouvrir sur le monde de la culture orientale et donner un sens plus intérieur à sa vison profonde de la vie.

En 1980, pendant le congrès international des espérantistes, elle rencontre un jeune Québécois avec qui, en 1982, elle s’installe à Montréal, son mari désormais.  Après la naissance de leur deux  enfants,  Zdravka  devient  « enseignante »  spécialisée dans les langues : français, espéranto et croate.  Elle donne des cours à la maison et ensuite, pendant dix ans, à l’école croate du samedi.

Je ne sais sous quel signe du zodiaque est née Zdarvka, mais elle est à la fois active, généreuse et d’une stabilité remarquable dans ses engagements auprès de la communauté en général.  Elle conjugue avec un bonheur rare son action bénévole, ses choix professionnels et ses convictions sociales profondes pour un monde meilleur, un environnement protégé et le développement durable, comme en un concert équilibré.  Elle est présente, vive, intelligente.  Sa motivation : « J’ai grandi dans une société où tout passait par la communauté.  Nous échangions nos fruits avec nos voisins.  Nous partagions nos chambres avec nos parents, nos frères et nos sœurs.  Nous mangions ensemble et nous écoutions  les  expériences des adultes.  J’ai appris à partager et  à   vivre en groupe.  Ce qui me motive principalement, c’est le désir d’apprendre, de transmettre des connaissances.  Je le fais avec enthousiasme, avec amour, afin d’améliorer la vie de nos enfants et pour changer le monde  en pensant toujours à l’importance de l’éducation.  Donner une partie de moi, laisser des traces, partager, cela me fait grand plaisir et me motive».

Le palmarès des réalisations de Zdravka Metz est impressionnant, non seulement elle a continué à se perfectionner en suivant des cours, en prenant des formations complémentaires, notamment autour de problématiques sociales comme les réfugiés, la prévention du suicide, mais elle maintient un niveau exceptionnel d’activité et de participation au développement de la communauté.  Elle a travaillé comme interprète au Palais de justice de Montréal et à la Cour municipale.  Depuis huit ans, elle combine travail communautaire et professionnel avec ses responsabilités au  Collectif des femmes immigrantes du Québec et à l’Association multiethnique pour l’intégration des personnes handicapées. Comment invente-t-elle le temps?  Elle en consacre, comme bénévole au profit de : la Société québécoise de l’espéranto, le Parc d’hiver, la Joujouthèque, l’école croate, le Centre des femmes d’ici et ailleurs, l’Association des femmes croates, l’Association des anciens étudiants de l’université de Zagreb, le Congrès canado-croate, l’Association canadienne de l’espéranto et elle siège sur de nombreux conseils d’administration.

Dans la vie, déclare Zdravka, on recommande d’avoir un enfant, de planter un arbre et d’écrire un livre.  Elle a traduit de nombreux livres, est mère de deux enfants et, comme amoureuse de la nature, a planté des dizaines d’arbres.  L’avenir des relations entre ses communautés d’appartenance et la société québécoise, elle le vit au présent : «J’appartiens à plusieurs communautés et j’ai toujours eu une bonne communication, une bonne collaboration avec tous.  Quand je fais, quand je dis, quand j’agis, pour moi cela n’a pas d’importance que je le fasse au profit d’un groupe des minorités ou de la majorité.  Ce qui compte, c’est que je le fasse avec l’idée que l’action va faire du bien à quelqu’un, que j’agis pour faire connaître, pour sensibiliser, pour informerJe pense que tout dépend de notre vision, de notre attitude. Si on est plus fermé, on va trouver que « la majorité » est fermée. Si nous sommes ouverts et tolérants, respectueux de l’autre, nous allons nous trouver que la majorité ou la minorité est ouverte et tolérante aussi.  Il me semble que la société est un miroir de ce que nous sommes.  La vie communautaire apporte beaucoup de plaisirs et quand on a pas sa propre famille, ça nous aide,  raconter aux amis nos malheurs comme nos bonheurs. Cela  aide à rester en harmonie avec soi et à garder notre santé mentale et physique».