Le rêve d’Alvaro, un texte d’Eudes Labrusse, dimanche 20 avril 08 Au Centre culturel Calixa Lavallée. Sous la houlette du metteur en scène Robert Maurac, onze artistes, acteurs et actrices ont joué en moyenne deux ou trois rôles différents, durant plus de deux heures, au cours de cinq représentations, dans un décor fantastique et vêtus de costumes adaptés aux situations parfois rococo. Spectacle actuel sur les abus de pouvoir, les trafics de tous genres et cette fameuse et intempestive omniprésence des médias sensationnalistes, imprimés ou électroniques. Des situations de corruption, d’exploitation via les pratiques des supranationales qui règnent sur la planète. Les pays du Sud, les populations les plus vulnérables sont à la merci de tous les truands : trafic d’armes, trafic d’influences, trafic de drogue, trafic des vies, trafic des corps, trafic des esprits, trafic des cultures, trafic des nouvelles, trafic des inventions, trafic des profits et excès des profits, tout pour le pouvoir et tout pour l’argent. La terre se meurt où allons-nous? La terre se meurt, que faites-vous? Le refrain est repris en chœur de mille et une façons. Métaphore de nos désirs communs de sauver notre terre, mère. Souvent au cours de la pièce des chœurs, des voix à l’unisson se font entendre comme pour dire le besoin de solidarité face aux fanatiques de la terreur, terreur des riches et des puissants sur les âmes pures, comme celle du jeune Alvaro qui part avec son lama à la recherche de la plus belle femme du monde. Cette étoile va choisir le berger montagnard humble et pauvre, préféré au richissime propriétaire des mines et un peu genre Sylvio Berlus…, tenant des horaires impossibles, servis par mille adjoints qui s’occupent de tout sauf de l’âme. Avec 15 productions présentées depuis 1993,

la Troupe Art Neuf est un joyau. Preuve, le Prix d’interprétation du Festival de théâtre amateur de Montréal gagné en 2004 avec les Femmes jalouses de Goldoni et celui de la mise en scène du même Festival, remporté en 2006 avec Pygmalion de Georges B. Show. Notons que le directeur de la troupe Robert Maurac a reçu le prix Paul Buissonneau en 2006, qui souligne sa contribution au développement du théâtre amateur montréalais. Distribution : Pierre Audette (aussi musique originale et guitare électrique), un acteur total qui, à l’instar de l’authentique « bélier » se donne avec générosité du début à la fin, Daniel Boudrias, Christophe Camart, Pierre-Édouard Chomette, Johanne Dufour, Paule Gilbert, Nathalie Labbé, Diane Leprohon, Gérald Morin, Mike Muchnik, Élisabeth Rivest. Équipe technique : Robert Maurac (mise en scène), Pierre Savoie (conception des éclairages), Ginette Trudel et Diane Leprohon (décors et costumes), Marie-Claude Boudreault (son), coaching musical (Julie Beaulieu), Affiche (Dominique Tremblay) et Programme (Nans Bortuzzo).